Bonjour Maxime, c'est désormais une tradition, tous les deux ans environ on se retrouve pour une nouvelle interview "Sortie de baquet". Précédemment c'était pour ta première victoire dans le championnat Planète, aujourd'hui disparu, mais toi tu es toujours là et cette fois-ci ce sera notre dernier rendez-vous dans cette rubrique puisque tu es désormais au sommet avec ta première victoire en D1 chez F1 Legends.
Au rank tu précèdes un trio Vanmullem-Rochette-Roget mais surtout tu suis de près un autre trio, Bot-Cornu-Douet, devenu quatuor avec le retour à la compétition, l'an dernier, d'Olivier Roméo. Depuis cette victoire à Estoril, début 2014, je te vois comme le dauphin effectif du plateau francophone actuel, derrière Guérout, en partie pour ton jeune age, mais tu sembles peiner à confirmer ce statut.
Te vois-tu comme ce N°2 que je décris et penses-tu que tu peines à confirmer ce statut que je te prêtes du fait que tu n'as pu rouler que de temps en temps ces trois dernières saisons ? En résumé, penses-tu pouvoir te rapprocher de Tom Guérout au rank à l'avenir ou au contraire penses-tu que tu es plutôt arrivé à un plafond qu'il te sera difficile de percer ?
J'essaie de progresser, à chaque course, à chaque sortie d'entraînement. J'admets que je stagne un peu en vitesse, manque de temps pour travailler. Il y a beaucoup de pilotes d'expérience ici et là, et qui je pense ont plus de maturité que moi derrière le volant. C'est pourquoi je ne me vois pas comme numéro 2, ni quelque numéro que ce soit d'ailleurs. Si aujourd'hui Tom est le roi sans conteste, il arrive qu'un ou plusieurs d'entre nous lui donnent du fil à retordre, mais pas dans un quelconque classement que ce soit. C'est ça qui fait la beauté de nos courses.
Quand on stagne, on remet en cause d'abord l'environnement avant soi-même. C'est le volant, le pédalier, la taille de l'écran, il faut que je change pour progresser. Non. Je dois trouver d'autres solutions pour être plus performant. Revoir des techniques, visionner les replays des meilleurs. Ça va finir par rentrer, mais le temps est un allié, et j'en manque.
Venons-en maintenant à ce qui m'amène à cette nouvelle interview et cette course de Mosport. Comment vois-tu ce circuit ? Trouves-tu comme moi qu'il est beaucoup plus difficile qu'on ne peut le penser au premier regard ou, au contraire, ton niveau de maîtrise te permet-il d'en avoir parfaitement identifié tous les pièges et donc de les dominer sans aucune sueur froide ?
J'aime assez Mosport. Vallonné, technique, il nécessite d'être très précis par endroits afin d'être rapide. Une fois qu'on a appréhendé chaque piège, oui on se sent beaucoup plus à l'aise. Comme le Ring, mais au cinquième.
T'es tu préparé comme d'habitude lors des préquals ? D'ailleurs, te prépares-tu de manière différente selon que le circuit est connu ou pas ? Te prépares-tu plus ou moins longtemps sur un papy ? Moins longtemps car tu comptes sur ta connaissance du circuit ou, au contraire, plus car l'opposition est généralement plus forte et le niveau plus élevé sur ces circuits vus et revus ?
J'ai pris la Lotus car c'est la meilleure ici, et j'y suis plutôt rapide. Circuit connu, reprendre les bonnes trajectoires avec les bons rapports de vitesse. Un replay est toujours bon à regarder avant tout. J'ai pris celui de la course de 2013 où je faisais la pôle.
Si le tracé est inconnu, il faut une ou deux séances de reconnaissance, de réglage, puis après peaufiner la conduite pour gagner des secondes. Ça demande beaucoup plus d'implication, ça a tendance à générer de plus grand écarts.
Dans l'ensemble, je me prépare avec le temps que j'ai. Je roule dès que je peux. Même si les chronos ne s'améliorent pas, rouler permet de trouver des pièges, de créer des situations délicates, et de s’entraîner à s'en sortir.
Parle-nous des essais et de la course. En particulier, qu'est-ce qui passe par la tête quand on mène vers une première victoire au sommet ?
Aux essais c'est toujours la même chose, tourner et tourner jusqu'à arriver au temps de préqual'. Là, je manque la pôle mais je suis en 1ère ligne.
La course c'est autre chose, il faut contenir derrière, attaquer devant, tout en restant prudent avec la mécanique, et ne pas se déconcentrer. Pendant une heure, c'est une grosse affaire !
Suivre un pilote, comme ici Olivier Roméo, permet vraiment de rester dedans. Et derrière il y avait Tom, mais avec une certaine distance ce qui me mettait à l'abri d'attaques. Une petite bourde, il faut tout refaire, récupérer du temps, aller un peu plus vite avec les risques que ça comporte. Mais débarrassé de la pression du classement général, c'est plus facile. Foncer. Parfois le malheur s'abat sur les autres. Olivier subit une panne, je passe premier. Là c'est autre chose. J'ai un petit coussin d'avance mais les tours paraissent si longs ! Rester concentré coûte que coûte, alors que les pensées parasites sont de plus en plus présentes avec la fatigue. Je n'ai pas apprécié ces tours là, mais quelle libération au passage de la ligne !
Ton ressenti à l'arrivée ?
Une libération ! J'ai crié PUTAINNNN ! J'ai eu des frissons partout l'espace d'un instant, la retombée de l'adrénaline, de tous ces neurotransmetteurs qui s'agitent dans ces périodes de gestion, de stress, de concentration extrême. Ouf.
Content, surtout.
Est-ce que ça va te motiver pour la suite et te servir de tremplin ou, au contraire, comme un Djokovic, est-ce que ça va plutôt t'amener à une certaine démotivation en ayant désormais atteint un palier.
J'aime pas trop Djoko'. Oui ça me motive à m’entraîner, à rouler plus vite pour jouer les troubles fêtes devant !
Pour terminer, je profite de cette interview pour revenir sur ton activité ponctuelle de créateur d'addons pour circuits. Doit-on te considérer comme créateur ou simplement comme assembleur ? Si ton travail est avant tout un travail d'assemblage de fichiers déjà existant j'aimerais, si tu en trouve le temps en 2017, que tu nous concocte un tuto sur ce que tu fais.
En effet, de mon côté, j'ai essayé il y a quelques temps de réunir des fichiers pour améliorer des circuits qui en avaient besoin et je n'ai pas réussi à obtenir grand chose de très intéressant. Difficile, en particulier, d'obtenir des ciels dont les différents éléments soient jointifs.
Plutôt assembleur. Je pioche ici et là. Pas le travail le plus dur. Quelquefois en effet, je partais de zéro avec une idée en tête. Å ce moment là il faut tout faire soi-même, et c'est très chronophage.
Je verrai si j'ai le temps pour un tuto, mais je n'ai rien inventé !
Merci Maxime pour ta disponibilité régulière pour cette rubrique, je te souhaite une superbe saison 2017 si F1 Legends se poursuit.
Propos recueillis le 12.11.16
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